Le concept de cinexchange est herbergé par le site espritcritique.be. Toutefois, les positions prises dans les articles du site ne doivent pas nécessairement être partagées par les utilisateurs de cinexchange. Celui-ci est un concept d’échange de film dont les principes sont expliqués ci-dessous, et dont le bon fonctionnement repose sur quelques engagements simples. Sans ceux-là le principe de cinexchange ne peut fonctionner.
Engagements
- Les concepteurs de cinexchange sélectionnent certains films et les offrent. Il est demandé aux personnes qui reçoivent le film de s’inscrire sur cinexchange.be (en tapant cinexchange.be dans une barre de recherche ou en indiquant l’adresse www.cinexchange.be ), lire les principes et les engagements à prendre, cliquer sur le film qui les concerne, indiquer son nom et prénom (ou pseudo) ainsi qu’une adresse email (qui n’est visible que pour les concepteurs du site). On peut également utiliser la boîte à message comme forum pour discuter du film, mais surtout ouvrir des possibles, proposer des solutions;
- Ayant accepté ce film, je m’engage à le donner à deux personnes différentes (en le gravant ou en le transmettant par fichier) en leur expliquant bien l’engagement identique qu’elles prennent en acceptant le film (il faudra pour ce faire qu’il soit indiqué sur les DVD ou ailleurs l’adresse www.cinexchange.be). Afin de permettre au système de fonctionner au mieux, ceux qui donnent le film demanderont à ceux qui le reçoivent leur adresse email; pour s’il le faut leur rappeler les responsabilités auxquelles ils se sont engagés. Cela peut donner également lieu à d’autres types de partage, comme une diffusion suivie d’un débat (pour les conditions particulières de diffusion publique, voir le site du film) que l’on peut expliquer sur le forum ;
Principe
Les films et reportages dits « engagés » socialement fleurissent actuellement dans nos paysages modernes. Répondant à la logique du pouvoir qui génère une certaine forme d’autocensure, nombreux sont ceux qui restent diffusés dans les cercles restreints des lieux dits « contestataires », qui sont souvent ceux où s’exerce plus librement la pensée. Pour contrer cette divulgation restreinte, il serait nécessaire de faire connaître le film dans des espaces composés d’individus peu susceptibles d’être mis en contact avec celui-ci.
Bravant, pour ceux qui en ont, le copyright, nous touchons au paradoxe de ce genre de cinéma : ayant impérieusement besoin des bénéfices engendrés par la vente de DVD pour continuer à exister, il a également besoin d’être diffusé pour éradiquer le malaise social dont il s’est nourri. Nous en sommes conscients, c’est pour cela que nous laisserons le lien du site du film afin que ceux qui le désirent fassent un don, ou commandent le film ou un autre.
Certaines coopératives de production audiovisuelles, qui font un travail bénéfique au changement, ne résolvent toutefois qu’un des deux termes de la double contradiction du reportage alternatif. En répartissant le budget entre plusieurs petits producteurs, elles permettent de soutenir des projets qui n’auraient pas vu le jour dans le cadre d’une production commerciale centralisée. Mais au niveau de la redistribution, la logique reste toutefois commerciale : on tire un bénéfice de la vente d’un film et on le redistribue non plus à un ou quelques producteurs mais à une multitude de producteurs associés, certes répartis plus équitablement mais répondant d’une certaine façon à une logique marchande. Les reproductions échangées autour du concept de cinexchange ne doivent pas être vue comme des manques à gagner, des pertes pour des ventes qui « auraient pu être ». Dans une logique simple, le nouveau public se divisera en deux groupes : ceux qui n’auront pas été sensibles au film et n’auraient pas été et ne seront pas de potentiels clients ; et ceux sensibilisés qui seront les nouveaux spectateurs de ce genre de « cinéma », et avec cela des citoyens mieux informés.
La réalité sociale que ces reportages recueillent et traduisent en images est une réalité sociale qui appartient à tous et qui, pour ne pas devenir instrument commercial, surtout pour ceux qui subissent directement cette réalité, doit servir une fonction de changement ; elle doit porter l’espoir traduit en acte de n’avoir plus à dénoncer la même chose plus tard. Et cette traduction concrète nécessite, outre que de braver l’interdit de reproduction, de sortir de l’état de passivité du spectateur (d’où l’importance du forum et des propositions).
Il faut créer des réseaux de producteurs nombreux, libres, indépendants, non-professionnels, et surtout dont les membres n’escomptent aucune rétribution financière de leur participation.