Le bio et la bagnole: n’y voyez aucune contradiction!

Ce pourrait être ailleurs, ce pourrait être partout. J’entrais il y a quelques jours dans une épicerie « Bio » pour y faire quelques emplettes, faussement étonné d’y voir coller à la porte d’entrée une affichette marquant « non à la suppression des 57 places de parking« .

A mon tour, d’un air dubitatif affecté, j’interrogeai le patron qui tenait justement la caisse:  » 57 places de parking en moins, c’est une bonne chose, non« ? Je savais bien ce qu’il allait me répondre, mais je voulais l’entendre dire: « c’est une volonté des clients, vous savez y’a toujours du pour et du contre, pour l’emploi c’est mieux« …

Beaucoup d’éléments dans cette réponse qui en disent long sur les contradictions de cette société et comment les fondements sur lesquelles elle repose font que ces contradictions ne peuvent que se perpétuer: les clients veulent conserver « leur » place de parking, donc pouvoir venir en voiture faire leur « course bio ». Ils persistent donc dans l’utilisation d’un transport polluant brûlant du pétrole tout en consommant une alimentation qui généralisée devrait nécessairement aller contre cette société du pétrole. Le beurre et l’argent du beurre donc, et le sourire de la fermière… jusqu’à quand boufferons-nous « bio » tout en roulant en bagnole? Les agrocarburants, dont la quantité alimentaire utilisée pour un plein de voiture permettrait de nourrir un enfant pendant un an, amorceront-t-ils une prise de conscience et un changement de comportement? Certainement pas! Les mêmes continueront à se doter des meilleurs produits et à lutter pour en disposer tout en s’accrochant obstinément à tout acquis propice à la bagnole et aux avantages qu’elle leur procure… et aux désavantages qu’elle cause à tous.

Et puis, ça crée de l’emploi: « non à la fermeture d’Opel Anvers »… et à celle de toutes les usines productrices de bagnoles.

L’engrenage ne semble pas pouvoir s’arrêter.  Et plus il fonctionne, plus l’égoïsme se fait plus grand, car une de ses énergies est bien le « chacun pour soi ».

A.P

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