La comparaison est intéressante.
Hier matin, vers 6h30, et après, journalistes et « experts » discouraient sur les ondes de la rtbf à propos du silence médiatique autour de la naissance de Sarkozy junior. Alors qu’ils se demandaient s’il était stratégique pour Sarkozy, dans la conjoncture actuelle, de jouer le jeu de la médiatisation autour de la naissance du bambin, dénotait de ces propos l’omnipotence d’un président qui, outre ses relations avec les grands financiers, contrôle les médias. Mais surtout, ce qui étonnait et ne finira pas d’étonner, c’est l’acceptation tacite de ce pouvoir discrétionnaire par les journalistes eux-mêmes et leurs « experts ». A aucun moment ils ne questionneront la légitimité de ces pratiques, car ils sont persuadés de la légitimité d’un système auquel ils participent, et de sa valeur démocratique qui dès lors dispense de se poser ce genre de question…
Dans la même matinée cependant, lors de ce fleuron journalistique de la collection rtbf qu’est MediaTic, les accointances du président tunisien déchu avec les organes journalistiques sont, comment pourrait-on dire? Perçues de façon… diamétralement opposées! C’est que la Tunisie doit se développer, et que la dictature passée, soutenue par toutes nos démocraties, doit maintenant faire place au capital, au profit, et à la croissance… et donc aussi aux élections, gages de cette forme de démocratie délégative.
Lorsque les deux moments radios sont interconnectés, celui où l’on évoque sans la nommer la puissance médiatique de l’époux de Carla Bruni et l’autre où l’on exprime cette même mainmise despotique, mais cette fois-ci tunisienne, on comprend l’ « avance démocratique » de nos pays occidentaux: « La dictature – tunisienne – avait les médias sous sa coupe mais n’est jamais parvenue à contrôler le web »… la démocratie française, pour ne pas citer les autres, a toujours les médias sous sa coupe, la majorité ne s’est pas révoltée, et elle œuvre bien à tenter de prendre le contrôle d’une partie au moins du web ((Cf. La loi Hadopi)).
A.P